Voilà.
C'est comme si vous reveniez vivre dans une maison que vous avez abandonnée depuis un assez long temps. Vous la redécouvrez progressivement, allant d'une pièce à l'autre, d'un meuble à l'autre, d'un objet à l'autre. Des souvenirs flottent dans l'air tels des spectres incertains, bulles qui éclatent une à une avec une lenteur calculée pour retrouver leur fraîcheur oubliée.
La poussière s'est déposée partout, il y a des toiles d'araignée. Où donc rangeait-on le balai déjà ?
L'envie est forte de revenir vivre ici en ermite comme autrefois, d'y développer à nouveau son petit artisanat besogneux et quasi-confidentiel, d'y recevoir avec un plaisir surpris l'éventuel visiteur égaré dont on ne peut attribuer qu'au hasard seul le fait que ses pas l'aient mené jusque là.
Ces temps sont paraît-il révolus. Il n'est plus possible de rester à l'écart du bruit et de la fureur. Web 2.0 et interactivité obligent, voici venue l'ère du blog égotiste, du réseau social racoleur, du buzz permanent.
Il y aurait donc un virage à prendre, quelque chose d'assez raide, à faire crisser les pneus et hurler la mécanique. En supposant qu'elle en ait l'intention, il n'est pas certain que "La Puce Sauvage" sache le négocier, ...